Le suicide

Publié le par Birus et Coolus

Comment se fait-il que nous puissions avoir des idées de suicide ?

 

La notion de suicide est liée à celle du temps.

Les grecs avaient deux mots pour parler du temps : Chronos et Kaïros.

 

-Chronos est le temps programmé, qui se répète, qui fait les saisons, le jour et la nuit, le calendrier. En bref, c’est le temps prévisible. J’ai des rendez-vous, je sais ce que je fais tel jour à telle heure.

-Mais il y a un autre temps qui vient déprogrammer Chronos, c’est Kaïros. Kaïros est l’évènement, l’imprévu. Que ce soit un événement mondial (une catastrophe naturelle) ou personnel (l’arrivée importune d’un ami, une parole qui me fait réfléchir et changer d’orientation, une émission qui m’interpelle…) Bref, quelque chose qui n’était pas programmé du tout.

 

Chronos est un temps pensé, réfléchi, « normal », et Kaïros est l’événement qui vient rompre le train-train. Le Kairos est le temps de l'occasion opportune. Il qualifie un moment. « Maintenant est le bon moment pour agir. » Kaïros est un petit dieu grec représenté chauve devant avec une queue de cheval derrière (pour qu’on puisse le saisir au passage) mais il a la réputation d’agir vite. Il est toujours représenté sur le bout des pieds comme s’il va partir. Il a dans les mains une balance et fait en sorte qu’elle penche d’un côté. Bref, c’est l’événement qui apporte ou vient résoudre quelque chose de notre vie.

 

Dans la BD, 5 images évoquent Kaïros et Chronos.

page10-image2-6-Lapinbleu-Nuit blanche a Bethleem  

Les rois mages cheminent dans un mouvement continu, logique (de gauche à droite, cette fois). Si on regarde la couleur di ciel, c'epage10-image4-Lapinbleu-Nuit blanche a Bethleemst le jour qui tombe comme la vie qui passe.

Au milieu de ces images, il y a un gros plan qui vient rompre ce mouvement.

 

Dans notre vie, il y a des événements qui sont des gros plans. Mais ces événements peuvent être positifs ou

négatifs.

On a bien compris en quoi ça peut être positif.

 

 

Ca peut être négatif si on parle du suicide, par exemple.

 

Le suicide, c’est un Kaïros, un événement qui me paraît insurmontable,

 

Cet événement va me faire oublier que ma vie n’est pas que ça. J’en oublie le passé avec d’autres événements heureux, et j’en oublie qu’il y a un futur qui peut aussi être beau. Je ne pense plus qu’à ce Kaïros du moment et je suis désespéré, ce qui me conduit, dans le pire des cas, au suicide.

Si j’ai compris Kaïros et Chronos, quand je suis tenté par le suicide, je peux surmonter ce moment difficile en me rappelant que ma vie n’est pas QUE ce moment difficile. Je peux sortir vainqueur de cette situation.

 

Le suicide a toujours des conséquences désastreuses sur nos amis.

 

Celui qui croit que sa vie lui appartient et qu'il peut en faire ce qu'il veut en disant "c'est ma vie",

celui qui veut la stopper, se plante.

On ne se rend pas compte à quel point les vies des humains sont enchevêtrées entre elles. 

 

Il suffit de regarder la vie d'une personne qui compte pour moi un peu plus que les autres. Si, sans crier gare, cette personne décidait de supprimer sa vie, ce serait pour moi une terrible épreuve. Pourquoi ? Voici tout ce qui peut nous passer par la tête:

-Je me sens coupable. Coupable de n'avoir rien pu faire, de n'avoir pas été à la hauteur, de ne pas avoir "senti" que l'autre n'allait pas bien... La conséquence de cela, c'est que je vais chercher, chercher toute ma vie à me demander "pourquoi ?" et que je n'aurai jamais de réponse satisfaisante.

-Je me sens trahi. L'autre ne m'a pas fait confiance. Il aurait pu quand-même m'en parler. "S'il ne l'a pas fait, c'est que je n'étais pas vraiment son ami, alors ?"

-Je me sens seul, au point de ne plus faire attention à mes autres amis et focaliser sur celui qui n'est plus. Si l'autre à prémédité son geste, il n'a pas prémédité les conséquences, c'est à dire tout le trouble qui est en moi et dans ses proches. En ce sens, le suicide est un acte lâche puisque j'agis égoïstement "C'est trop dur pour moi... mais les autres, je m'en fiche".

-Je me sens perdu et me pose les questions du sens de la vie.

 

 

En quoi le suicide est un péché, une fausse route ?

 

Quand, dans la Bible, il est écrit que le baptisé ne "s'appartient plus, mais qu'il appartient au Christ", il a la conscience d'être un vivant parmi les vivants, donc lié aux autres par le lien de l'existence. Le suicide, dans ce sens, est un offense faite à Dieu et aux autres.

 

La vie, je ne me la suis pas fabriquée, je l'ai reçue. Je n'ai donc aucun droit dessus, même si c'est "la mienne" parce que ce n'est pas QUE la mienne.

  

 

 

 

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